Forêt de Bellebranche

Bellebranche : un bien rare au Sud-Mayenne

 

 znieffCette carte issue de l’ancien schéma départemental des carrières rend immédiatement compte de l’incroyable rareté des ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et floristique) au sud de la Mayenne (ligne verte sur la carte). En chiffre, le schéma départemental recense 144 ZNIEFF soit un total de 29100ha (p.86 du rapport). Un rapide calcul permet d’assurer que moins de 1000ha sont situés au Sud-Mayenne (moins de 3.4% !).
Cela fait de de Bellebranche et l’étang de Curécy un ensemble à préserver absolument car quasiment unique au sud de Laval.

Découvrir la biodiversité des ZNIEFF de Bellebranche et de l’étang de Curécy

Bellebranche une forêt exploitée et fréquentée

C’est l’ONF qui est chargée de la gestion de l’unique forêt domaniale publique du Sud-Mayenne. A ce titre, cet organisme essaye de réguler l’action des différents usagés de la forêt (promeneurs, chasseurs, ornithologues, bûcherons,…) tout en assurant une production de bois (essentiellement du chêne ) de qualité.

Le plan de gestion de la forêt de Bellebranche réalisé par l’ONF pour les 20 ans à venir est donc un document essentiel.

La forêt de Bellebranche … au temps des moines

forêtGrâce aux moines, une grande partie de la forêt fut défrichée. Des métairies s’y créèrent, des vignes y furent plantées. Des centaines de travailleurs dépendant de l’abbaye parcouraient la forêt. Une colonie de bûcherons et de sabotiers y vivaient en permanence dans un village de huttes (les loges). Une chapelle avait même été installée dans la clairière de Gérigné. On y trouvait aussi : charpentiers, boisseliers (fabricant d’écuelles), scieurs de long, fendeurs, fagotiers, écorceurs, tonneliers, cercliers, vanniers, cendriers (pour fabriquer la lessive et le verre).charbonnier Les charbonniers y construisaient leurs meules (encore visibles !) pour la production de charbon de bois utilisé en grande quantité par les fourniers dans leurs forges à bras où l’on traitait le minerai de fer local. Les chaufourniers l’utilisaient aussi dans leurs fours à chaux établis au bord des étangs.
Des tuiliers, des briquetiers et des potiers étaient installés au village des Agêts, sur la lisière. Ils furent les pires ravageurs de la forêt, transformant de vastes surfaces en landes et enterres incultes.
On y rencontrait aussi des ramasseurs de cire et de miel sauvage, de fougères et de feuilles mortes destinées à servir de litière aux a
nimaux, de guinche pour rembourrer les matelas et de bruyère pour la couverture des loges ou des maisons.
Les abbés de Bellebranche laissèrent aux paysans de nombreux droits d’usage : le droit de pacage des porcs (glandée), le droit de pâturage et d’herbage dans les clairières, le droit de barre pour les clôtures, le droit de maisonnement (bois de construction)…
Les sergents forestiers percevaient les droits d’usage.
Aujourd’hui la forêt ne fait plus que 140ha et est gérée par l’Office Nationale des forêts qui l’exploite notamment pour la qualité de ses chênes rouvres.